La dix-neuvième nuit de mon voyage préopératoire, c’était face au Moléson et c’était une nuit glaciale.
Les vitres givrées m’ont fait croire que le brouillard avait gagné la Glâne. Mais que nenni !

Le temps de déjeuner, de gribouiller et de me mettre d’accord avec mon ami Akim, le soleil était sorti du bois. Nous irons à l’île d’Ogoz.

Nous avons débarqué sur l’île avec ma longue vue et mon sac de dessin. On a pris le temps, parlé avec des enfants curieux de mettre leur œil dans la lunette pour voir le héron. On a même vu un renard venir lui causer. Une fable sans fontaine mais sous nos yeux. Deux grèbes se faisaient la coure. Trois harles bièvres se disputaient Madame et un cormoran tenait la pose sur une souche.
On a observé encore et j’ai griffoné un petit dessin format carte postale. On serait bien resté plus longtemps si nos estomacs ne s’étaient pas mis à crier famine.
Nous avions du plaisir d’être ensemble et de prendre notre temps.

Ce soir j’ai entamé un bout du trajet retour. Comme tous les jeudis et tous les vendredis, j’ai physio. La saison se termine à la station, les saisonniers partent et Pompon n’aura plus de compagnie. La grande vadrouille en citrouille touche à sa fin.
Quoique ! La semaine prochaine viendra mon amie de Paris et on va se faire un bouquet fleuri de balades. Le carrosse n’est pas prêt d’être remisé.

Ça c’est sûr que c’était une fable sans Fontaine !
J’ai hésité « sans La Fontaine » mais ça excluant tous les autres ^^