Oh là là quelle bise !
La madelonade de la Tine, Suivez le guide dans les archives de l’agenda
De La Sarraz à Romainmôtier par la Tine de Conflens, avec Sylviane dans la bise et la bonne humeur.
Nous étions 2 : Sylviane et Pascale
Elle ne m’a pas surprise dès ma descente du train à La Sarraz car j’étais toute occupée à papoter avec un couple qui s’en allait par un autre chemin, voir les nivéoles.
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A ce moment là Sylviane qui s’approche avec le sourire et que je rencontre pour la première fois, n’a pas encore pris conscience, et moi non plus qu’on allait se faire friser le bout du nez.
Hier, j’avais besoin de papoter plus que d’ordinaire, j’avais besoin d’humanité je crois. Sans doute un contre coup des informations internationales qui pénètrent nos pensées alors même que nous tentons de les tenir à l’écart. J’avais besoin d’humanité et j’avais besoin d’émerveillement. Je pense qu’à la base c’est pour se réchauffer que Sylviane et moi avons commencé à papoter, nous n’étions que deux et n’avions aucune raison à mettre un frein à ces échanges qui nous réchauffaient aussi le coeur. C’est allant d’un bon pas que nous sommes arrivées en haut du petit sentier qui descends vers la cascade de la Venoge, au Lieu dit la Tine de Conflens.
Je ne sais pas encore ce qui m’a le plus bouleversée : revoir cet endroit majestueux et magique ou la joie intense de Sylviane de le découvrir. J’étais très émue de ce moment partagé. Le bruit de la cascade était comme un compagnon de plus qui nous racontait des choses mystérieuses. Pendant un temps nous ne disions plus un mot mais écoutions ce compagnon nous suggérer des choses que nous ne pouvions simplement pas comprendre. Le temps était suspendu comme pourrait l’être le panier de la pêche miraculeuse. A la fois inaccessible et prometteur. Même que la bise restée plus haut ne faisait frémir aucune feuille. Qu’on soit baigné ou pas dans l’ésotérisme, en moi, ce lieu vibre de partout.
Quand une vadrouille commence avec des émotions aussi fortes on peut craindre que la suite déçoive. Il fallait profiter de chaque instant. Puis nous sommes remontée vers plus de lumière et de calme. Et de bise évidemment.
Ensuite nous est venue l’envie de nous assoir sur un banc pour tirer notre pique-nique du sac. D’abord nous avons fait chou blanc dans notre recherche d’un banc à l’abri de la bise, puis chou blanc encore dans notre recherche d’un banc tout court. Ensuite nous avons opté pour deux bonnes grosses pierres plates relativement peu exposées au vent glacé mais finalement nous sommes restées debout pour pas en plus se geler les fesses. Faut ce qu’il faut ma fois ! L’endroit était charmant : la Venoge flanquée d’un petit pont de bois.
Nous sommes remontées sur Ferreyres qui porte son nom grâce au minerai de fer autrefois exploité ici, fait un minuscule détour dans les feuilles sèches pour voir l’avancée des anémones pulsatiles (elles dorment encore bien profondément) pour finalement reprendre notre route vers Romainmôtier. C’est là que j’ai décidé de faire ce que j’avais prévu de longue date : quitter le chemin balisé pour filer dans un petit vallon sauvage qu’on nomme parfois : le Vallon d’Envy.
J’y suis passée des dizaines de fois. J’y passe pratiquement tous les ans depuis 15 ans et jamais je ne l’ai vu plus enchanteur et enchanté que ce jour là. Un tapis, que dis-je une marée de nivéoles toutes plus fraiches les unes que les autres. Même les plus beaux narcisses des Avents ne brillent pas plus que cette neige fleurie. Aucune de ces milliers de corole n’a la moindre tache ou la moindre écorchure, aucune couronne n’est fatiguée et plus aucun bouton n’a résisté au printemps. C’est une traversée de plus de 30 minutes dans un univers absolument enchanteur. La Tine est un spot de toute beauté et c’est souvent pour cela qu’on se décide pour cette rando mais parmi toutes les beautés vues hier rien n’égalera cette sensation d’émerveillement dans ce vallon.
La journée n’était pas finie, nos pas nous ont porté jusqu’au bord du Nozon, jusqu’aux portes de la splendide Abbatiale romane de Romainmôtier. Je n’ai pas insisté pour la visiter, nous avions déjà enchantés nos pupilles et éprouvé nos vibrations, une bonne boisson chaude nous a paru plus appropriée. Loin du froid nous avons non seulement pu nous défriser le nez, les mains et les oreilles mais aussi faire plus ample connaissance, rencontrer nos humanités.
J’aime quand les envies du matin deviennent des souvenirs le soir ! Humanité et émerveillement.
Ne nous restaient plus que le petit chemin bucolique le long du petit canal et à rejoindre la gare.
J’ai zappé la fontaine de Croy, je ne sais pas pourquoi, on reviendra.
Ravie de lire que cette journée a été salvatrice
C’était vraiment chouette ! On a vraiment beaucoup papoter ^^